L'ATTRACTIVITE DE NOS METIERS...
S'agissant des autres structures du champ social et médicosocial, ces accords ont prévu qu'un travail complémentaire soit conduit sur la situation des personnels concernés afin d'assurer la complémentarité et le suivi entre tous les acteurs de santé. Le gouvernement a confié ce travail à Michel Laforcade en décembre 2020. Ainsi notre gouvernement a étendu cette revalorisation salariale au secteur médicosocial privé pour un certain nombre de métiers du soin et de l'accompagnement. Revalorisation intervenue en janvier 2022 avec rétroactivité à novembre 2021 et qui a concerné 30 salariés de l'ARS.
L'étude des situations des autres catégories de professionnels du secteur social et médicosocial étant renvoyée à la tenue d'une conférence sur l'attractivité des métiers de l'accompagnement social et médicosocial qui s'est finalement tenue en février 2022. Comme on le découvrira par la suite, certains métiers indispensables au bon fonctionnement de nos organisations seront exclus de ces revalorisations : les personnels des services généraux (cuisine, atelier, agents de maintenance, chauffeurs, agents d'entretien) et des services administratifs qui ont assuré eux aussi la continuité du service pendant toute cette période difficile. Notre secteur d'activité est soumis à de graves tensions en termes de recrutement et d'une manière générale, d'attractivité de nos métiers sur l'ensemble du territoire national et particulièrement en région Grand Est. Des services et établissements fonctionnent en mode dégradé, voire pour certains services hospitaliers, ferment des lits. Notre association ne fait pas exception et nous subissons de plein fouet ces difficultés et pas uniquement dans nos activités de soins. Le Ségur de la santé a encore accentué ces tensions : iniquité entre public et privé, iniquité entre métiers, distorsion entre les secteurs du sanitaire, du social et du médicosocial.
Face à ces déficits de recrutement, les employeurs rivalisent d'inventivité pour se rendre attractifs : avantages salariaux, amélioration des conditions de travail, horaires à la carte, prestations diverses...
Si, inévitablement, il est indispensable de trouver des solutions à très court terme pour assurer la continuité de nos missions, cette spirale concurrentielle n'est pas sans risque pour nos associations et notamment les plus pettites d'entre elles. Quoiqu'il en soit, si l'on considère uniquement la question des salaires, nous serons toujours en deça des propositions de notre plus proche voisin européen. La solution ne peut être que collective. Cesser la segmentation et considérer les métiers du prendre soin dans leur globalité. Ouvrir les dossiers de la reconnaissance salariale pour tous, les questions de la formation, de l'évolution professionnelle, des mobilités, des reconversions, et de manière plus large, réfléchir le sens de nos actions avec le développement de la recherche appliquée visant à l'innovation dans nos pratiques. Il y a aujourd'hui urgence.